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Re: Avis de Pierre Frapa 2 | 00015 |
Salut Pierre, voilà le deuxième épisode de notre
feuilleton.
Essayons de poursuivre nos échanges sur la liste de discussion de l'ONEM, comme ça tout le monde pourra en profiter et participer. J'ai mis en copie ce mail et le précédent.
A bientôt, Christophe. NB : il reste deux places à
pourvoir dans le Conseil de l?ONEM? 1. Le point sur le territoire
d?étude et ce qu?implique un réseau de personnes
physiques La mise en place de l?observatoire
va déjà demander une énergie collosale à notre petit groupe fondateur, pour
réussir à tisser la toile du réseau nécessaire à son fonctionnement. A notre niveau, il s?agissait donc de
mettre la barre à la hauteur de nos capacités. Nous sommes tous impliqués dans
l?ONEM à titre individuel, c?est un geste citoyen et non professionnel, même si
nous travaillons tous par ailleurs dans des structures
environnementales. Nous ne sommes donc pas en mesure, à
l?heure actuelle, de faire fonctionner un réseau méditerranéen transnational.
Monter l?ONEM sur 5 régions administratives et dans une 20e de
départements est déjà un sacré challenge. Mais s?il s?avère que les
institutionnels, les collectivités et les structures souhaitent s?investir en
masse, il faudra bien faire évoluer l?association en autre chose (Syndicat
Mixte, Société coopérative, etc) et aussi élargir le champ d?action territorial
(avec les Espagnols, les Italiens, etc). Or tu le sais aussi bien que moi, le
projet d?observatoire régional de l?environnement initié par l?ARPE, la DIREN,
le CEEP et tutti-quanti à Digne en 2001 et présenté en grandespompes
pendant les rencontres régionales de l?environnement n?a pas abouti. S?il y
avait eu une réelle volonté politique de créer cet observatoire, comme en région
Poitou-Charentes et ailleurs, il existerait depuis longtemps? Mais on sais
combien c?est plus aisé de se tirer les uns les autres dans les pattes plutôt
que de mettre autour d?une table pour construire et faire aboutir des projets
collectifs ! L?ONEM est porté par la société
civile et c?est très bien ainsi. Il faudra structure l?observatoire et faire nos
preuves avec peu de moyens, mais nous avons potentiellement à notre actif
l?energie de centaines de personnes prêtes à s?impliquer? Et si des partenariats
internationaux s?imposent par la suite, on pourra solliciter l?expérience de
Forêt Méditerranéenne en la matière. L?ONEM bénéficie de l?existence des réseaux
thématiques pour développer des synergies entre réseaux grâce aux secteurs de
problématiques communes, on compte sur l?effet démultiplicateur (Exemple avec
l?enquête sur Saga pedo en 2004 lancé par Tela Insecta avec plusieurs
structures/réseaux relais). A la vitesse où vont les choses en
matière de réseaux et de communautés internet, rien n?est impossible. Le Travail
de Tela-Botanica créé un précédent dans l?environnement. Il y a six mois TB
accouche de Tela Insecta (une vraie sage-femme, merci les gars au
passage !) et aujourd?hui c?est le tour de l?ONEM de suivre la voie ouverte
par « le grand frère ». La démarche de réseau est transposable et
reproductible à souhait. Pourquoi pas demain fonder un réseau à l?échelle du
bassin méditerranéen si le besoin s?en fait sentir ? Et si tu esvolontaire
et que d?autres le sont aussi, nous pouvons vous aider à le lancer si tel est ta
volonté la plus profonde. Pour ma part, je m?engage sur la
structuration d?un réseau méditerranéen français parce les outilsde recueil et
de traitement des informations, de mobilisation transversal des acteurs, de
retransmission global des savoirs n?existe pas sur notre sol.
Mon premier travail consiste donc à
faire accepter l?idée même d?un observatoire auprès des acteurs méditerranéens
français (c?est tout le c?ur du problème en fait car l?outil en lui-même n?est
pas si difficile à concevoir quand tout le monde est d?accord sur un objet
commun). En effet, l?idée d?ONEM soulève tout autant de ferveur qu?elle ne
provoque la stupeur, la méfiance et la défiance. Il s?agit donc de convaincre du
bien fondé de la démarche avant toute chose? Et c?est
épuisant ! 2. Point sur le choix des statuts et
sur l?usage d?une organisation étonnante de
l?assocation Le rejet de toute « politique
partisane » est vraiment une lecture littérale de « politique qui
prend le parti de ». L?ONEM occupera une place politique au sens noble du
terme dans le paysage méditerranéen. Mais pour avoir ?uvré dans unestructure
nationale d?éducation populaire pendant 7 ans, je t?assure que c?est important,
surtout en environnement où les sujets sont fréquement abordés de façon
corporatiste. Un seul exemple : la Chasse. Il y a les « pro » et
les « anti », les « grocs » et les « écolos », les
gentils amoureux de la nature et les vilains collectionneurs de papillons? Bref,
il est quasiment imposer d?aborder en France le sujet de la chasse sans
déchainer les passions et sombrer dans la démagogie, la
sensiblerie. L?ONEM n?est pas là pour ça mais
bien pour traiter de toutes sortes de sujets de façon objective et désintéressé.
On parlera de sujets chauds : impacts de l?Eolien, des Autoroutes, des
politiques publiques en matière d?espaces naturels, etc, mais de façon limpide
et neutre car c?est une clause statutaire. Le respect des
biens et des personnes = Facultatif car obligation légale. C?est exact. L?association est
cependant la structure porteuse d?un réseau de personnes beaucoup plus étendu.
Or la conduite de réseau induit un fonctionnement qui est loin d?êtreiné, basé
sur une éthique que nous allons nous efforcer de rendre lisible et
compréhensible de tous, y compris à travers les statuts de l?association. Une
charte du réseau sera par ailleurs élaborée à l?attention des membres du
réseau. Oui, sauf la
formation du CST qui fonctionne par cooptation. Et c'est justement
là le problème majeur !! Par conséquent,
dans l'état actuel des statuts, je suis au regret de te dire que je n'adhererai
pas à l'ONEM, je préfere en rester au statut de "membre de fait" parce que je
maintiens que l'idée et les objectifs m'intéressent. Mais il ne me sertà rien
d'avoir droit de vote dans une AG qui est au mieux une chambre d'enregistrement.
C'est dommage, mais on verra par la suite comment ca évolue. Là, notre point de vue diverge assez
nettement mais je respecte ta position. Contrairement à ce que tu penses,les
statuts de l?onem sont totalement démocratiques. J?ai l?impression d?être un
citoyen « normal » : je vote à toutes les élections,je participe
aux enquêtes publiques, je m?investis dans la vie associative de mon pays et en
plus j?ai déjà créé 5 associations environnementales en 10 ans. Mais je ne crois
pas que la démocratie se bâtisse sur un seul modèle. Il existe d?ailleurs
républiques avec toutes sortes de scrutins électoraux, des monarchies
parlementaires, etc. Les statuts ne sont là que pour donner un cadre à
l?association, qui est une société en miniature avec ses règles, ses envies, ses
projets, etc. Ils n?empêchent pas une vie démocratique même si le mode
d?élection du CA n?est pas soumis au suffrage universel. L?ONEM est un exemple même de
démocratie participative : les citoyens s?engagent à étudier la nature du
domaine méditerranéen français sur leurs propres deniers, parce que l?Etat
français - qui est responsable de ce patrimoine national - en est incapable.
C?est une mission de service publique, une ?uvre collective qui ne nous
rapportera rien d?autre que la satisfaction d?avoir su nous mobiliser pour la
prise en compte de ce patrimoine commun. Le choix d?un Conseil
d?Administration fermé est totalement pragmatique : il ne s?agitpas
d?empêcher quiconque de participer aux décisions ou d?interdire l?accès aux
fonctions de direction à des personnes indésirables, mais bien de consacrer
toute l?énergie aux projets et aux activités du réseau. En effet, en supprimant
toute possibilité de lutte pour accéder au pouvoir décisionnel, on optimise la
capacité de travail de l?ensemble du réseau. On supprime aussi la possibilité
d?investissement dans le réseau des personnes recherchant un auditoire ou des
postes honorifiques. J?ai vu des associations où
l?essentiel des conseils d?administrations consistait à des parties de bluff et
de pocker entre administrateurs et où les guerres internes empêchaient tout
travail sur l?objet initial. Cet état de fait aurait pu se produire àl?onem si
on avait laissé un libre accès au CA. Au bout de 2 ans, le CA aurait été composé
à 100% de personnes de grosses structures, placées là pour défendreleur bout de
gras et se contrefoutant royalement des objectifs de l?ONEM.
L?organisation de statuts CA fermé /
réseau libre et ouvert est l??uvre de trois conseillers issus du mouvement des
clubs CPN, la meilleure école de vie citoyenne et démocratique que je connaisse.
Les jeunes des clubs sont moteurs, apprennent à monter des projets collectifs,
les adultes n?ont qu?un rôle d?accompagnement. C?est quasiment lamême chose
avec l?ONEM, où l?adulte « normatif » est ici matérialisé par le
Conseil : il gère juste les questions organisationnelles, tandis queles
projets sont choisis et mis en ?uvre par les membres du
réseau. Mais l?AG reste toute
puissante ; elle a le pouvoir d?invalider les bilans du Conseil et donc de
remettre en cause son travail, ce qui logiquement devrait provoquer un
renouvellement de tout ou partie du conseil en cas de crise majeure, ou du
moins, de provoquer un changement substanciel de la politique du
conseil. Voilà pour le moment, j?ai pris grand plaisir à échanger sur cette thématique avec toi et j?espère bien que les membres du forum s?en saisiront à leur tour pour nous poser d?autres questions de fonds. Merci ! A bientôt et bonnes
fêtes ! Christophe. From: Pierre Frapa - [Parc naturel
régional du Luberon] Sent:
Monday, December 20, 2004 7:54 PM Subject: Re: Mon avis sur
l'ONEM Christophe, < je ne
m?attendais donc pas à un travail approfondi spécifiquement sur les
statuts. En
fait, je me retrouve assez bien dans le contenu général du projet et c'est
plutôt ces questions de statuts qui me turlupinent. C'est peut-être du
formalisme, mais ca me semble primordial, comme tu vas le voir. <
accepterais-tu que je diffuse ton message sur les statuts et la réponse que j?y
apporte ? Je ne vois pas d'objection à la
diffusion de mes propos (je ne cache pas mes opinions !), mais, en ce qui me
concerne, la discussion n'est pas close car je ne suis pas complètement
satisfait des réponses que tu apportes, il faudrait donc diffuser aussi le
présent message. < En fait, seul le territoire d?étude est français, pas les membres. Certes,
mais à l'heure de l'Europe, et si on veut effectivement en faire autre
chose qu'un espace de libre échange, on aurait pu saisir
l'occasion. Mais en espérant que ca marche, il faudra sans doute un jour faire
comme l'association "Foret méditerranéenne" et susciter la création d'une
association internationale. On aurait pu aussi commencer par là. Tant
pis. < Politique
partisane = compris ici comme la
pratique d?une écologie politique rattachée à un parti politique. En matière
d?environnement, c?est très important de faire la distinction. Je suis
d'accord avec toi qu'il faut distinguer l'écologie scientifique de l'écologie
politique. Mais le terme de "politique partisane" a une connotation péjorative
qui me déplait ici car je crois fermement que l'activité politique est tout
aussi noble et nécessaire que l'activité scientifique. De plus "l'apolitisme"
n'existe pas, ce n'est que le cache-sexe du conservatisme. < Oui, mais ce
n?est pas antinomique. De plus, des exemples de dérives associatives ont montré
que ce n?est pas aussi clair que ça pour la plupart de nos concitoyens qui
méconnaissent le cadre juridique des associations loi 1901. Je ne
sais pas à quoi tu fais allusion, mais il n'en demeure pas moins que je
maintiens que ceci n'a rien à faire dans des statuts d'association, on pourrait
dire aussi que l'association s'interdit de pratiquer la corruption ou de trouver
ses ressources dans les cambriolages ou le traffic de drogue. <Les statuts
sont directement inspirés des trois autres associations existantes, donc,il n?y
aucune raison de croire qu?une préfecture pourrait s?y
opposer. Les
services de l?Etat ne lisent même pas les statuts des nouvelles associations (au
nombre d?un millier chaque année par département !). Les statutsne sont
étudiés qu?en cas de dérives/scandales aboutissant dans un
tribunal. C'est faux. Il y a des départements
où la préfecture fait son boulot qui est de dire le droit. Sielle ne
le fait pas, il est d'ailleurs possible de l'attaquer en justice et de
gagner. <Attention
dans l?ONEM, le CA est un CST (encore une inovation piquée d?une
assos existante, entomo qui plus est ! C?est à la fois différentsur le
plan sémantique et surtout plus
pratique dans les faits, il n?y a pas de superposition des organes. Les
conseillers sont aussi des administrateurs. C'est pas parce que ca existe que c'est bien
!!! Cette architecture me semble tout à fait abracadabrante. Ce n'est pasla
sémantique qui me gène, mais le caractère antidémocratique du système. Les
membres de l'AG ne servent à rien : ils payent et peuvent discuter, mais de
toutes façons, le CST fait ce qu'il veut. Que se passe-t-il si l'AG ne vote pas
les rapports qui lui sont présentés ? Je répète que le principe même d'une
association est le caractère SOUVERAIN de l'Assemblée générale, elle doit donc
avoir le pouvoir de désigner les dirigeants de l'association, voire de les
révoquer s'ils ne font plus l'affaire.
<En cas de radiation, il est généralement admis que la personne miseen cause
a au moins la possibilité de se justifier devant le CA (devient CST),
voire devant l'AG, ce qui me paraît assez normal.
<Non, c?est le rôle du
« CA ». Quand quelqu?un doit être viré au PNR (salarié ou membred?une
commission), ce n?est pas l?AG qui s?en charge ! Sur ce
point tu as raison, mais si le CA (ou le CST si tu veux) le fait c'est par
délégation des pouvoirs que lui confère l'AG. Je te signale entre parenthèses
que la comparaison avec un PNR n'est pas pertinente : ce n'est pas une assoc,
mais une collectivité locale (un syndicat mixte), il n'y a pas d'AG, maisun
comité syndical qui est d'ailleurs l'instance souveraine qui élit un Président
et un Bureau lesquels doivent lui rendre des comptes et qu'elle peut
révoquer. <Oui, sauf
la formation du CST qui fonctionne par cooptation. Et
c'est justement là le problème majeur !! <6)ARTICLE VII : S'agissant d'une
association « sans but lucratif », je pense que le terme de « rétribution » est
à éviter, il vaut mieux <parler de « financements »
<J?ai pas compris ce passage.
C'est
pas bien grave, il ne s'agit que d'une question de sémantique assez
secondaire. <Oui, mais
nous avons délibérement choisi de clarifier les sources possibles de financement
pour les mêmes raisons qui sont évoquées dans l?article III. Là
c'est à mon tour de ne pas comprendre ! Ca me parait dommage, mais c'est de
peu d'importance. <A queltitre
l'association pourrait-elle toucher des redevances ? Pour droits d?auteursi le
réseau produisait des ?uvres avec un éditeur. Je suis
bien d'accord sur les droits d'auteur qui sont d'ailleurs explicitement
mentionnés juste avant, il s'agit donc d'autre chose. Ce n'est pas très
important non plus. <Il n?y a pas
de quorum, donc chaque AG est valide quelque soit le nombre de
participants. Bon,
mais je ne suis pas sur que ce soit bien légal. A voir. <Voir mes
remarques de l?article IV + Le fonctionnement en réseau implique de nouveaux
modes d?organisation des structures associatives, optimisés pour plus de réactivité, à
l?opposé d?un mode d?organisation de type fédératif, très hiérarchisé, qui n?est
plus en phase avec le fonctionnement ni les
aspirations d?une société de communication en pleine ébullition? Ouais,
ca fait moderne quoi !! Mais ce n'est pas une raison pour jeter aux orties le
fonctionnement démocratique et le fondement de la loi de 1901, d'autant que
cette question d'élection du CST (ou du CA) est surtout une question de pouvoir
et de contrôle du pouvoir et qu'on peut trouver autant, sinon plus, de souplesse
et d'adaptabilité en ouvrant davantage. Je rappelle au passage que la cooptation
c'est en gros le fonctionnement de l'Académie française qui n'est pas un modèle
en termes de modernité !! Par
conséquent, dans l'état actuel des statuts, je suis au regret de te dire que je
n'adhererai pas à l'ONEM, je préfere en rester au statut de "membre de fait"
parce que je maintiens que l'idée et les objectifs m'intéressent. Mais il ne me
sert à rien d'avoir droit de vote dans une AG qui est au mieux une chambre
d'enregistrement. C'est dommage, mais on verra par la suite comment ca
évolue. Amicalement. Pierre FRAPA |
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