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text source au sujet du paludisme 00313



Le paludisme étant d'actualité sur la liste ONEM voici pour info, voici le résumé humoristique de recherches très serieuse menées par des anglais :


Dans chacune des cages, on a enfermé vingt-cinq vierges sauvages, dix mâles également sauvages et dix mâles transgéniques, lesquels éjaculent bientôt, dans la chaleur moite de l'insectarium, un sperme doucement fluorescent sous la lumière ultraviolette... Halte-là. La scène n'a rien de torride, les acteurs sont des moustiques, elle s'est déroulée dans un laboratoire de l'Imperial College de Londres, sous le contrôle de l'équipe du professeur Andrea Crisanti, spécialiste de la génétique des mouches et autres fléaux ailés. Il s'agit d'une des expériences qui a permis la production, pour la première fois, de moustiques mâles dont les organes sexuels et le sperme sont fluorescents (1). Pour la bonne cause : la technique du mâle fluo pourrait permettre de transformer le moustique du paludisme en instrument de l'éradication de sa propre espèce...


Le paludisme, qui tue 2,7 millions de personnes chaque année dans le monde, est dû à l'infection par un parasite (Plasmodium falciparum) transmis par certains moustiques (des anophèles). Les stratégies actuelles de lutte contre la malaria vont de l'assèchement des eaux stagnantes à l'usage de moustiquaires imprégnées d'insecticides et la prise de médicaments. Cependant, le palu tue toujours, à cause des «trois résistances» connues des experts : la résistance de l'anophèle aux insecticides, celLle du parasite aux médicaments, et celle des pays riches au soutien à la lutte contre le fléau. D'où un rêve qui fait l'objet de rares recherches, dont celles menées par Crisanti : utiliser le moustique pour en finir avec le moustique...

Depuis une quinzaine d'années, diverses approches sont envisagées pour parvenir à cette solution radicale. La plus étudiée consisterait à disséminer des moustiques dont les larves, produites en élevage, ont été rendues stériles par irradiation ou traitement chimique. Cette technique a été utilisée avec succès sur d'autres insectes. Toutefois, son application au moustique se heurte à un obstacle : il est impensable de lâcher des anophèles femelles, fussent-elles stériles, car ce sont elles qui transmettent le parasite. Il fallait donc trouver le moyen de trier les mâles au berceau, pour les stériliser et les envoyer prendre la place des mâles fertiles, les femelles ne s'accouplant qu'une fois dans leur vie de quinze jours... Grâce à la patience de Crisanti et la contribution d'une méduse, le sexage des moustiques est réalisé.

Les chercheurs britanniques ont injecté dans des larves d'anophèles stephensi, responsables du palu en Asie, un gène de méduse responsable de sa fluorescence. Ils l'ont introduit de telle sorte qu'il fonctionne en couple avec un gène du moustique qui n'est actif que dans les seuls organes sexuels mâles et dans les spermatozoïdes. Résultat : seules les larves mâles et le sperme sont fluos... En cage, les mâles fluos se sont révélés aussi libidineux que les mâles «sauvages». Mieux, les chercheurs ont démontré qu'un automate permet de «sexer» 180 000 larves en 10 heures. Produits à la chaîne, les mâles pourraient être stérilisés en masse avant d'être largués sur les villes impaludées, angelots fluos, exterminateurs de leur espèce et bienfaiteurs de l'humanité





 
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